4 - Comment le VIH ou virus du SIDA se transmet-il d'une personne à une autre ?

Il faut le savoir : les pires stupidités sont encore et toujours dites ( ou redites ) à ce sujet !

Bien que l'on soit au XXI siècle, diverses idées reçues sont toujours aussi présentes qu'il y a 20 ans ou plus ! Alors essayons d'évoluer et de remettre les pendules à l'heure de la vérité, avec autant de précision que possible.

 

Il faut TROIS éléments pour que le virus (VIH) du SIDA puisse vous contaminer :

- une "porte de sortie", pour qu'il puisse quitter le corps de la personne déjà contaminée
- une "porte d'entrée", pour qu'il puisse entrer dans le nouveau corps qu'il va contaminer
- un "véhicule" pour qu'il puisse se déplacer d'une personne à l'autre

Quels sont les "véhicules" dont dispose le virus (VIH) pour circuler ?

Il faut savoir que OUI : le virus du SIDA peut être présent dans plusieurs "liquides" de notre corps.

MAIS, en plus de 20 ans de recherche médicale, il a été scientifiquement vérifié que les SEULS liquides contaminants sont : le sang, les sécrétions sexuelles et le lait maternel.

Donc :

Le virus ne peut se transmettre QUE par :

1 - le SANG
2 - les SECRETIONS SEXUELLES***
3 - le lait maternel

et seulement d'HUMAIN à HUMAIN 

***
par "sécrétions sexuelles", il faut comprendre tout "écoulement ou liquide" DIRECTEMENT lié aux rapports sexuels, comme :
- le sperme,
- le liquide séminal = liquide qui peut s'échapper du sexe masculin dès l'excitation sexuelle
- les sécrétions vaginales = liquide qui s'échappe du sexe féminin dès l'excitation sexuelle

***

Alors OUI, il est vrai que le virus du SIDA peut être présent dans certains liquides du corps tels que la sueur, les larmes ou la salive... Mais il est présent EN QUANTITE BEAUCOUP TROP INFIME dans ce genre de liquides pour permettre une contamination ! Là encore, cela a été scientifiquement vérifié depuis des années. Par ailleurs, le simple bon sens permet de comprendre que ces liquides là ne sont pas contaminants. J'en explique la raison au chapitre 6.

Les recherches ont donc démontré avec certitude que le SANG, les SECRETIONS SEXUELLES et le LAIT MATERNEL sont les SEULS "véhicules" que peut utiliser le VIH, car ils sont les seuls à pouvoir contenir une "charge virale" (autrement dit un nombre de virus) suffisante pour permettre la contamination.

Voyons donc maintenant les portes permettant au VIH d'entrer ou de sortir d'un corps, grâce à l'un de ces trois "véhicules".

Quelles sont les portes d'entrée et de sortie dont dispose le virus (VIH) ?

Elles sont au nombre de deux :

- les muqueuses : portes principales,
- les blessures/lésions SPECIFIQUES, sur lesquelles je reviendrai plus loin.

LES MUQUEUSES : première porte d'entrée et de sortie pour le virus

Commençons par comprendre ce qu'est une muqueuse, et, entre autre, qu'elle est la différence
entre la PEAU -- que le virus NE PEUT PAS FRANCHIR -- et une muqueuse.

QUELLE DIFFERENCE ENTRE "PEAU" ET "MUQUEUSE" ?

Pour faire très simple :

- la PEAU se situe à l'EXTERIEUR de notre corps

- les MUQUEUSES se situent, elles, à l'INTERIEUR de notre corps

Exemple :

- vos joues sont faites de PEAU, mais l'intérieur de votre bouche est fait d'une muqueuse.

- vos fesses sont faites de PEAU, mais l'intérieur de votre anus est fait d'une muqueuse.

- l'extérieur du sexe féminin, là où poussent les poils, est fait de peau, mais l'intérieur est fait d'une muqueuse.

- l'extérieur du sexe masculin est fait de peau, mais le "gland" est fait d'une muqueuse

- la paupière de l'oeil est faite de peau, mais l'intérieur (et donc l'oeil lui-même) est fait de "muqueuses".

- etc etc

 

DONC, en résumé, si nous savons qu'il faut au virus (VIH) du SIDA :

- un véhicule : le SANG, les SECRETIONS SEXUELLES ou le LAIT MATERNEL...... ET
- une porte de sortie ET d'entrée : les muqueuses étant LA porte principale...

... on peut alors facilement comprendre que la contamination la plus courante ne peut se produire QUE s'il y a contact entre un liquide contaminé (sang, sécrétions sexuelles ou lait maternel) et une muqueuse.

Aussi, DEUX des trois VRAIES voies de contamination sont donc :

- les relations sexuelles NON PROTEGéES avec PENETRATION anale, vaginale ou buccale

- d'une mère contaminée à son bébé, lors de l'accouchement (rarement lors de la grossesse). Puis par le lait maternel, si elle allaite son enfant.

 

LES BLESSURES graves : deuxième porte d'entrée et de sortie pour le virus :

Concernant la contamination de "plaie à plaie". Il faut savoir que contrairement aux idées reçues, celle-ci est quasi impossible. D'après le Dr Michel Ohayon (médecin référent de Sida Info Service) pour qu'une telle contamination ait lieu, il faudrait que deux blessures soient :

- simultanées sur 2 personnes, afin que les deux blessures soient fraiches et sanglantes
- en contact étroit ( collées l'une à l'autre ! ) ET prolongé
- et que le virus soit capable de "nager" à contre courant du sang, puisqu'en cas de blessure, le sang s'évacue en "giclant" vers l'extérieur du corps !

A la connaissance du corps médical, un tel cas de contamination n'a jamais été décrit !

Aussi, pour qu'il y ait contamination par voie de blessure, il faut que celle-ci ait lieu dans des conditions très SPECIFIQUES, comme par exemple lors d'opérations chirurgicales ou de soins médicaux.

Notons que dans ces cas précis, le risque est essentiellement pour le personnel médical et non pour le patient. Pourquoi ? Parce que le personnel médical manipule tous les jours du matériel --- tel que des bistouris et des seringues, par ex --- très fraichement "porteur" de sang et qui pouvant être contaminé par le VIH, peut accidentellement contaminer le personnel médical.

Ainsi, un chirurgien -- qui durant une opération sur un patient séropositif, "s'entaillerait" profondément avec un bistouri qui serait "souillé" de sang contaminé -- pourrait être contaminé. Une infirmière au bloc opératoire pourrait également recevoir des "éclaboussures" de sang frais contaminé directement sur une muqueuse (bouche, oeil, par ex) même si le risque de transmission est alors très mineur.

En revanche, l'inverse, le cas de patients contaminés par du personnel médical, reste désormais très exceptionnel  -- même si le risque ne peut être considéré comme nul -- de nombreuses mesures de sécurité ayant été mises en place dés les années 80 et plus encore depuis le retentissant procés dit "du sang contaminé".

En fait, il faut garder ceci à l'esprit : pour qu'une contamination ait lieu par le sang, il faut que le sang contaminé soit en contact direct et rapide ou prolongé avec une muqueuse OU qu'il soit en quelque sorte "inoculé" ou si vous préférez "poussé" à l'intérieur du corps.

C'est pourquoi le risque essentiel de contamination provient de la piqûre d'une aiguille que l'on utiliserait IMMEDIATEMENT après qu'elle ait été "souillée" par du sang contaminé, que cela se fasse par accident ou lors d'échange de seringue (drogue, par exemple).

Donc, en résumé, vous pouvez être contaminé(e) si :

- vous avez une relation sexuelle avec une personne contaminée et qu'il y a pénétration anale, vaginale ou buccale, SANS préservatif

- vous avez une relation sexuelle avec une personne séropositive qui se sait malade ET qui NE SUIT PAS de traitement pour rendre le (taux de) virus non transmissible

- vous utilisez la même seringue qu'une personne contaminée qui vient JUSTE de s'en servir (dans l'instant !) OU
- si on utilise sur vous des aiguilles / instruments NON STERILISéS qui viennent JUSTE de servir (acupuncture, tatouage, piercing, etc)

- vous décidez de faire un enfant en étant contaminée, SANS les conseils et la surveillance d'un médecin

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