Contentons-nous de faire réfléchir
N'essayons pas de convaincre
Georges Braque
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Vous l'aurez sans doute compris, à la lecture des différents types de phobies : pour commencer à résoudre votre problème, il serait bon de vous demander d'où vous vient votre phobie de l'avion ?
En effet, à moins que de n'être le ou la rescapé(e) d'un crash aérien, il serait intéressant de vous demander pourquoi vous "focaliser" une telle angoisse sur l'un des moyens de transport les plus sûrs au monde ?
Si votre phobie est sans traumatisme bien réel et directement lié à l'aviation, alors cela pourrait vous aider d'aller consulter un psychothérapeute, car il y a fort à penser que votre phobie de l'avion n'est que l'expression détournée d'un problème tout autre, comme je l'ai expliqué par ailleurs.
Contrairement à l'idée restrictive que l'on s'en fait trop souvent, les psy ne sont pas là pour ne soigner que les grandes détresses de l'inconscient et de l'âme. Il sont là aussi pour traiter des problèmes bénins mais susceptibles de nous pourrir la vie !
Il serait donc dommage de se priver de l'aide du spécialiste capable de nous en débarrasser rapidement ! Après tout, on ne consulte pas son médecin généraliste que lorsqu'on est gravement malade. Pourquoi en serait il autrement avec les psys ?
Maintenant, si votre peur de l'avion est plutôt due à la peur de l'inconnu aérien, alors voici quelques notions et conseils qui vous aideront, je l'espère, à éclairer la lanterne de votre sérénité
Tout d'abord, et même si cela semble toujours un lieu commun, sachez que statistiquement vous avez jusqu'à 300 fois plus de risques de mourir :
- dans un accident d'auto, chaque fois que vous prenez le volant, que dans un accident d'avion !
- d'un infarctus : tellement nous mangeons de façonS inadaptéeS pour notre santé !
- d'un cancer dû, par exemple, au tabac, à l'alcool ou aux innombrables pesticides en tous genres qu'une personne ingère, chaque année, via sa nourriture !
- et j'en passe...
Alors c'est sûr, quand un Concorde s'écrase ou qu'un A330 s'abime dans l'océan, ça fait parler la presse ! les télé du monde entier ! les radios ! et les chiffres annoncés paraissent "faramineux" !
C'est spectaculaire et ça "vend" toujours auprès du public, d'annoncer des chiffres "chocs" ! Seulement pour les 113 malheureuses victimes du crash de Gonesse (en 2000), ou les 228 malheureuses victimes du vol 447 d'Air France (en 2009), il faut savoir qu'il y a en moyenne :
- plus de 290 morts par MOIS (en moyenne) sur les seules routes de France en 2019 ! et je ne compte pas, bien sûr, les blessés, plus de 6180 par MOIS (toujours pour 2019), dont certains resteront handicapés à vie ... ( chiffres issus du BAAC )
- plus de 75 000 morts par AN dus au tabagisme, rien qu'en France ! (chiffres IGR/Hill). Soit l'équivalent de 663 Concorde qui s'écraseraient chaque année...
Alors non : prendre l'avion n'est pas, et de loin, le moyen de transport le plus risqué qui soit, bien au contraire ! et ce, malgré tout ce que les JT et autres pseudos journalistes finissent par laisser croire aux gens du monde entier.
Autre notion élémentaire, mon cher Watson, vous dirait Sherlock Holmes c'est que l'équipage de bord qui vous "voiture" d'un point à un autre, a autant envie que vous d'arriver entier à destination ! J'en plaisante, mais le fait est que les pilotes de ligne sont, sans aucun doute possible, beaucoup plus soucieux d'arriver en vie à bon port, que l'automobiliste français moyen. Ce dernier, trop souvent convaincu de sa "toute puissance", pense toujours être invincible, immortel et que par conséquent, les accidents graves dans lesquels on meurt "n'arrivent qu'aux autres"...
Autre connaissance, la plus souvent ignorée du grand public, c'est que les pilotes de ligne sont non seulement soumis à des examens médicaux approfondis et ce, aussi régulièrement que peut l'être un coucou suisse ! mais en plus, ces examens voient leur fréquence augmenter, au fur et à mesure que le pilote avance en âge ! De vous à moi, à quand remonte le dernier check-up complet que vous ou votre voisin automobiliste ayez passé ?! Pourtant, tous les jours des automobilistes perdent le contrôle de leur véhicule à cause d'un malaise, d'une vue défectueuse, d'un problème d'alcool ou de drogue, ou de médicaments incompatibles avec la conduite. Et tous les jours ces pertes de contrôle tuent des personnes innocentes...
Par ailleurs, tous les pilotes de ligne sont régulièrement envoyés en stage sur simulateurs de vol, pour apprendre et réapprendre, encore et toujours, comment réagir quels que soient les pannes ou incidents susceptibles de survenir sur un avion de ligne ! Et quand je vous parle de simulateurs de vol, je ne vous parle pas d'un jeu pour ordinateur familial ! mais bel et bien d'une machine professionnelle montée sur vérins, dans laquelle tous les incidents et pannes imaginables sont répertoriés et soumis aux pilotes venus en entraînement, comme s'ils étaient réellement dans le cockpit de leur avion de ligne !
Non seulement ces stages sont très éprouvants physiquement, car c'est exactement comme si vous étiez en situation réelle, mais en plus, ils sont d'une importance capitale pour les pilotes de ligne, puisque ces stages entrent en ligne de compte pour renouveler ou non, leurs licences professionnelles de vol ! Alors là encore, je vous pose la question : combien connaissez vous de personnes qui "révisent" leur code de la route, ou plus encore, leur façon de conduire leur véhicule, au cours de leur vie d'automobiliste ?! Quasiment personne ! Et pourtant, tous les jours des millions de voitures se croisent sur les routes de France, avec à leur bord des "pilotes" convaincus qu'ils sont les rois de la route et de la conduite... Sans parler (mais si ! quand même !) du nombre sans cesse croissant de personnes roulant carrément SANS permis de conduire !!
Alors, voyez vous, vous avez beaucoup plus de risques qu'un pilote de ligne ( ou tout autre individu ! ) vous tue, si vous le croisez au volant de sa voiture, que lorsqu'il vous transporte d'un point "A" à un point "B" par avion...
Nous venons de nous intéresser à "l'âme" de l'avion : à savoir, le pilote. Voyons maintenant l'avion lui-même !
Lui aussi est soumis, en France (et dans nombre d'autres pays "riches"), à une réglementation stricte ! Qu'il soit gros porteur en tant qu'avion de ligne, ou petit coucou pour le plaisir des pilotes privés exerçant l'aviation en tant que loisir, TOUS les avions sont soumis à des contrôles techniques réguliers, en fonction du nombre d'heures effectuées, depuis leur dernière visite "médicale".
Ainsi, il existe par exemple, pour les "petits" avions, les "50 heures", les "100 heures" et les "Grandes Visites". Ce sont des visites/révisions techniques au cours desquelles on va de quelques vérifications (pour un avion n'ayant effectué que 50h depuis sa dernière visite) jusqu'au démontage quasi complet de l'avion, pour s'assurer que structures et moteurs sont toujours en parfaite condition de vol ! Est-il nécessaire de rappeler que nos "chères" automobiles ne sont véritablement contrôlées techniquement que tous les deux ans ? Ce qui laisse plus que largement le temps à n'importe quelle pièce (les pneus, entre autres) de devenir défectueuse, dés lors qu'une voiture effectue un kilométrage annuel élevé (ex. : les commerciaux/VRP. Ou encore, les techniciens EDF ou France Telecom, pour ne citer que deux entreprises connues de tous.)
Alors bien sûr, tous ces contrôles ne vous garantiront jamais aucune défaillance aéronautique technique ou humaine pouvant conduire au pire ; mais lorsque vous montez dans un avion, vous entrez dans un univers autrement plus sécurisé, contrôlé et "entraîné", que lorsque vous ou moi montons dans nos voitures !
Mais ce n'est pas tout...
Savez-vous quel est l'un des pires travers de bien des humains ? c'est de passer toute ou une partie de leur vie à juger les autres, les choses, les actes ou les situations, sans même prendre la peine de chercher à connaître la vérité et la réalité. Pourquoi ? parce qu'il est toujours plus simple de se contenter de se fier aux apparences et aux suppositions qu'il nous plait de croire --- dans l'ignorance la plus totale du sujet --- plutôt que de se donner la peine de faire preuve d'objectivité.
J'en veux pour preuve, cette femme qui avait participé (au début des années 2000) à l'émission "Vis ma vie". Elle prenait alors les pilotes de voltige aérienne pour des, je cite : "Fous dangereux jouant avec leurs vies et celles des autres" ! Elle les voyait comme des êtres inconscients de leurs actes, alors qu'il n'est rien de plus précis et "travaillé" qu'une figure de voltige aérienne ! Cela demande des heures et des heures d'un travail sérieux, précis, contrôlé et éprouvant, demandant une grande concentration et beaucoup d'humilité.
Pourtant, cette femme pensait savoir qui sont les pilotes de voltige. Elle portait donc sur eux un regard -- mais bien pire encore, un jugement -- qui n'était fondé sur rien d'autre que les apparences, les suppositions et les conclusions qu'elle en avait elle même tirées. Tout ceci sans jamais s'être donné la peine, bien sûr, d'avoir cherché à découvrir ce sport à part entière, et toutes les exigences qu'il requiert pour être pratiqué.
Eh bien votre imagination fait exactement de même avec vos phobies. Elle vous manipule pour que vous ne vous fiez qu'aux apparences les plus noires et les plus effrayantes qui soient, et que vous en tiriez les suppositions et les conclusions les plus négatives possible, alors que vous ne savez PAS ce qu'il en est réellement !
Quand vous souffrez d'une phobie, vous jugez et critiquez sans savoir, via votre imagination ! Vous devenez, à vos dépends, le pilote de voltige que cette femme jugeait sans le connaître, et votre imagination est cette femme ! elle vous fait croire le pire alors qu'elle ne sait RIEN !
Par conséquent, rien de tel que de faire ce que cette femme aura finalement fait : aller au devant de ses préjugés, des apparences et des suppositions qu'elle en tirait, pour découvrir que les pilotes de voltige sont tout sauf des pilotes s'amusant à jouer avec leurs vies ! Le comble de l'histoire, étant, pour ceux qui à l'époque n'auraient pas vu l'émission en question, que cette femme a fini par monter avec l'un de ces pilotes et a découvert alors qu'elle aimait voltiger !!
Moralité : que de temps et d'énergie perdons nous à critiquer et juger les autres sans les connaître, là où nous pourrions vivre ensemble dans tellement plus de sérénité, si l'on apprenait plutôt à découvrir et comprendre ce et ceux qui nous sont inconnus, avant de vouloir porter un jugement...
C'était la minute philosophique...
Alors justement : venons en maintenant à quelques idées reçues aériennes. Voyons par exemple, pour commencer, comment volent les "petits coucous".
Cela vous étonnera peut-être mais ils volent exactement comme les "gros" porteurs : grâce à un ou plusieurs moteur(s) dont il faut savoir, par exemple, que TOUS les éléments électriques principaux sont au minimum DOUBLés ! de telle sorte que si l'un d'entre eux connaît une défaillance, un autre puisse prendre le relais. Et puisque l'on parle "moteur", il est bon de savoir également que : non ! un petit avion, comme un gros porteur d'ailleurs, dont le moteur viendrait à s'arrêter en vol, ne tombe pas à la verticale comme une pierre ! il PLANE ! Le saviez vous ?
Nombre de personnes meurent de peur à l'idée de monter dans un petit avion ou plus encore dans un planeur, car celui ci n'a pas de moteur. Eh bien sachez pourtant que rien ne plane mieux qu'un planeur ! Pourquoi croyez vous qu'on l'ait ainsi baptisé ?
Aller ! au boulot ! démystifions ! démystifions !
Les planeurs volent grâce aux courants d'air chaud -- les fameuses ascendances -- qui viennent du sol et montent vers le "ciel"
ascendance, ascenseur : du latin "ascendere" qui signifie "monter"
Ces "ascenseurs" d'air chaud, que sont les ascendances, permettent au planeur de prendre de l'altitude et de pouvoir ainsi parcourir des centaines de km (si ! si !) si les conditions météo sont bonnes. Mais ce que vous ignorez sans doute, c'est que le planeur tient avant tout en l'air grâce à la grande surface de ses ailes qui lui permettent de se "(re)poser" sur la masse d'air, ascendances ou non ! Ainsi, même sans courant d'air chaud pour le faire monter, un planeur "glisse" sur l'air et ne perd de l'altitude que très lentement. En clair, il ne "tombe" pas comme une pierre : il plane tranquillement comme le font nombre d'oiseaux, dont les rapaces.
Toutefois, chaque année, des dizaines de planeurs finissent "aux vaches" comme disent les vélivoles. Cela signifie que dans le "pire" des cas -- celui où le planeur est trop loin, trop bas et qu'il ne trouve plus d'ascendances pour l'aider à remonter et ainsi retourner à son terrain pour s'y poser -- il ira alors tranquillement se poser dans un champs : il ira (se joindre) "aux vaches" ! Et cela ne le changera guère de ses habitudes puisque la plupart des terrains de vol à voile sont "en herbe" ! En clair, les pistes d'envol et d'atterrissage où l'on pratique le planeur sont majoritairement des champs qui ont été aménagés pour cette activité (car il est plus "confortable" et "doux" de se poser sur de l'herbe plutôt que sur le "goudron" d'une piste dite "en dur" :-)
Bref, "aller aux vaches" n'a rien de "spectaculaire" ou de dangereux. La seule chose c'est que -- votre planeur ne pouvant redécoller sans l'aide d'un avion-remorqueur -- vous en êtes alors quitte pour patienter gentiment, en attendant qu'une équipe de bons samaritains de votre club, viennent vous aider à démonter le planeur pour le mettre sur une remorque et ramener tout le monde au terrain de départ. D'où qu'il peut être sympa, de toujours partir avec un bon bouquin sous le bras, quand on est vélivole...
Par conséquent , tout ce que vous risquez en planeur, si vous tentez un peu trop le diable, c'est de vous poser dans un champs où, dés lors, vous n'êtes pas à l'abri qu'un paysan fâché ou un taureau hargneux du dérangement causé, vous oblige à une "confrontation houleuse" !
Une fois de plus je plaisante, mais c'est pourtant la vérité : aucun aéronef n'est mieux conçu pour tenir en l'air sans moteur, que le planeur ! Pourtant nombre de personnes sont convaincues, par ignorance, que le planeur c'est dangereux, tout simplement parce qu'il n'est pas motorisé...
Ces personnes se privent dès lors de faire au moins une fois dans leurs vies, un vol plein de légèreté, de douceur et de poésie, car l'un des bonheurs offerts par un vol en planeur, c'est justement le silence que procure l'absence d'un moteur...
Ainsi, ce qui est vrai pour un planeur l'est également pour un avion. Sans moteur un avion peut planer ! et cela est vrai qu'il soit gros porteur ou petit "coucou".
Alors bien sûr, je ne vais pas vous raconter d'histoires en vous disant qu'un avion plane aussi bien qu'un planeur ! Mais en cas de panne moteur, un avion ne tombe pas à la verticale comme une pierre ! Grâce, lui aussi, à la superficie de ses ailes, il va planer. La seule différence, c'est que dû à son poids, il descendra beaucoup plus rapidement qu'un planeur. Il conviendra par conséquent, de réagir beaucoup plus rapidement pour tenter un atterrissage.
Ensuite, là non plus je ne vais pas vous raconter d'histoire : il est évident qu'un avion de ligne ne pourra pas forcément se poser dans le même champs qu'un planeur ou qu'un petit avion. Il faut et il faudra toujours plus de distance pour poser un gros porteur qu'un petit avion de tourisme. Mais se poser sans moteur est tout à fait envisageable pour un avion, quelle que soit sa taille. Cela fait même partie de l'apprentissage pour l'obtention du Brevet de Pilote Privé (le brevet des "pilotes du dimanche" :-), que de s'entrainer à se poser sans moteur ! Il n'y a donc pas que les professionnels qui s'entrainent à faire face à ce genre de situation.
A noter par ailleurs qu'une expérience de simple pilote "du dimanche" peut s'avérer extrêmement précieuse dans certains cas. J'en veux pour preuve celle du pilote de ligne du fameux vol 1549 US Airways : celui qui a fini sur le fleuve Hudson en janvier 2009. Il se trouve en effet que ce monsieur est un pilote planeur confirmé ! Ce qui, indéniablement, lui aura été au moins aussi précieux, si ce n'est plus, que toutes les heures passées en simulateur de vol !
Enfin, dernière chose pour en revenir au sujet et donc pour répondre à votre imagination qui vous déconseille vivement de monter dans un avion : il faut savoir qu'avant tout vol, un bon pilote est tenu de faire une visite pré-vol, qui consiste à s'assurer que l'avion ne présente aucune anomalie "physique" (aile endommagée, pneu à plat, etc etc). Puis, avant le décollage, il est également tenu de faire ce que l'on nomme la "check list" : ce qui consiste à vérifier, entre autres, que le moteur réagit correctement aux demandes qui lui seront faites en vol : accélération, ralenti, et autres, parce que là encore, tout pilote qui part voler, souhaite avant tout revenir ENTIER !
Alors ? combien de vos idées reçues sont déjà tombées au vu de ces quelques explications ?
Rassurez-vous : je ne vais pas vous assommer en faisant la liste de toutes les idées reçues que l'on peut entendre sur le sujet. Je voulais juste vous démontrer à quel point il est facile de se faire de fausses idées dés lors que l'on ignore tout d'un sujet ou que l'on croit le connaitre un peu, parce que l'on a écouter des "ouïes dires" de personnes qui finalement n'en savaient pas plus que nous.
Je voulais surtout vous faire comprendre comment votre propre imagination peut vous manipuler et vous rendre phobique à partir de suppositions et autres idées reçues sans fondement.
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